Extraits du chapitre 7 : les paysages
" Je me souviens de ces instants sur la Via Jacobi, près de
Marsttenten :
jamais clairière n’a aussi bien porté son nom.
Sa lumière m’éblouit au sortir de ce bois.
Dans ce vallon,
la nature se transforme en orchestre symphonique :
un
oiseau soliste glisse l’archet sur ses cordes vocales,
un
torrent roule ses baguettes sur les galets,
un passereau
mirliton sifflote guilleret,
des sonnailles tintinnabulent au
cou de quelques vaches,
tandis qu’en un horrible couac, un
corbeau jure mais un peu tard ! "
" Je suis à nouveau dans la sacoche du facteur, au milieu des
calendriers qu’il propose pour la nouvelle année.
Mais ici
les almanachs sont vivants ! Je les compulse et les
découvre avec ravissement... "
" A tout
seigneur tout honneur, voici le Grand-Saint-Bernard, point
culminant de tous mes chemins…
Sur la scène, le
projecteur solaire éclaire la montagne sous le meilleur des
angles.
A la fois muets et grandiloquents, les sommets
alpins parviennent à déclamer leur majesté malgré
quelques nuages qui les titillent.
On entre en poésie
comme dans un paysage, a-t-on écrit !
Je franchis le col
comme dans un poème... "
" J’égrène un chapelet de criques et de plages, toutes plus
resplendissantes les unes que les autres.
De temps en
temps, le sentier est avalé par des rochers. Il faut alors
progresser au jugé !
J’avance sur un balcon naturel dont
certains passages sont assez vertigineux.
A d’autres moments, couper par la plage est la seule voie possible !
Me voici à nouveau à fouler le sable et les galets…
Parfois,
j’entends les petits coquillages craquer sous mes pas. "
Aller à la liste des extraits